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Nous voulons être un acteur dans la construction de la paix et de l’homme de demain

Nous voulons être un acteur dans la construction de la paix et de l’homme de demain

Tewfiq Lamraoui, président du bureau d’Alger de la Fondation méditerranéenne du développement durable « Djanatu al-Arif » :
« Nous voulons être un acteur dans la construction de la paix et de l’homme de demain »

Source : Reporters

Créée en septembre 2007, la Fondation méditerranéenne du développement durable « Djanatu al-Arif » milite pour la transmission du savoir et de la culture ainsi que le vivre ensemble. Son activité s’inspire de la confrérie soufie Alawiya sous l’égide du guide spirituel de cette confrérie, cheikh Khaled Bentounès, qui est également son président d’honneur. Tewfiq Lamraoui, président du bureau d’Alger, nous en parle.

Reporters : D’où vient l’idée de Djanatu al-Arif et quel est le rôle de cheikh Bentounès ?
Tewfiq Lamraoui : L’idée est née en 2003 sous l’impulsion et la réflexion de cheikh Khaled Bentounes, le guide spirituel de la confrérie soufie Alawiya. Une idée qui a germé petit à petit. Officiellement, je peux vous dire que la fondation existe depuis septembre 2007. Cheikh Khaled Bentounès est le président d’honneur de la fondation.

En quoi consiste sa mission ?

Nous travaillons sur plusieurs créneaux dans le but de participer à la construction de l’homme de demain, dans la dignité, par la beauté et avec sagesse. Notre objectif est de contribuer à l’éveil de l’homme au respect de la vie. Par le mot respect nous voulons dire le respect du vivant, de soi-même et le respect de l’autre quel qu’il soit. Nous voulons engager une réflexion sur l’avenir de l’homme qui soit viable économiquement, équitable socialement et épanouissant spirituellement.

Quelles sont vos actions  sur le terrain ?
Nous sommes une fondation qui mène des actions sur le terrain et sur plusieurs fronts. Nous organisons pour les enfants des ateliers de sensibilisation au développement durable. Nous assurons des formations pour les jeunes aux techniques écologiques et respectueuses de l’environnement dans différents métiers, qui leur permettront, par la suite, de monter leur propre entreprise. Nous avons, par exemple, réalisé un Jardin tropical amélioré (JTA) ou super-potager, procédé de culture innovant adapté à nos régions avec un fort rendement et des économies d’eau. Il a été introduit pour la première fois en Algérie au niveau de la ferme pédagogique de Djanatu al-Arif en juillet 2009.
Nous avons également initié une formation sur l’éco-construction en terre. Nous sommes aussi dans la préservation du patrimoine national. Nous avons un projet de réhabilitation de l’ancienne ville de Mostaganem. Nous organisons aussi des colloques, des séminaires et des conférences. Je citerai à titre d’exemple le Festival de la Journée mondiale du vivre ensemble, organisé en partenariat avec le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, qui s’est tenu le mois de novembre dernier. A cette occasion, une cérémonie de signature du protocole du Prix Emir Abdelkader pour la promotion du vivre ensemble et de la coexistence pacifique en Méditerranée et dans le monde a eu lieu sous l’arbre de Derdara, à Ghriss, Mascara (lieu où toutes les tribus firent allégeance à l’émir).
Ce prix est le fruit d’un partenariat avec le programme MED 21 qui regroupe un bon Nombre d’universités du bassin méditerranéen. Nous avons également organisé le congrès international du féminin pour une culture de paix « Paroles aux femmes » qui s’est déroulé à Oran en octobre 2014 et dont l’une des recommandations phare a été de demander à l’ONU de décréter une journée mondiale du vivre ensemble. A ce propos, j’invite tous ceux et celles qui adhèrent à cette initiative de consulter le site web « desireforpeace.org » où une pétition a été lancée.
Actuellement, nous sommes en train de réfléchir sur la manière d’instaurer une économie solidaire, et c’est dans ce sens que nous avons organisé, en partenariat avec l’Agence de développement social et MedafCO-Consulting, un séminaire sous le thème « L’économie solidaire et sociale en Algérie : quelle réalité et quel avenir ? » les 12 et 13 décembre à Mostaganem. Une trentaine de participants algériens, acteurs dans l’économie sociale et solidaire, ont ainsi bénéficié des expériences d’acteurs œuvrant dans ce domaine en France. La fondation œuvre également pour la sauvegarde du patrimoine culturel à travers son centre d’archives constitué d’un important fonds documentaire.

Pour faire tout ce travail, il vous faut des financements ; d’où proviennent-ils ?
Pour le financement de nos multiples projets, nous comptons en premier lieu sur les dons de personnes généreuses, d’aides des collectivités locales, des cotisations des membres de la fondation et sur le sponsoring à qui nous faisons appel lors des événements. Enfin, je voudrais souligner que notre fondation est là pour faire des propositions et présenter des idées. C’est un espace de créativité qui active en collaboration avec de grandes compétences nationales et internationales dans diverses disciplines. J’invite les gens à visiter le jardin qui se trouve à Mostaganem qui est un espace de fraternité, un espace de 7 hectares inspiré de l’architecture musulmane où ils trouveront un paysage rustique et paradisiaque.n