Priorité à la sauvegarde du patrimoine immatériel de la ville
«Djanatu Al-Arif» (le paradis du connaissant) est l’une des 18 associations sélectionnées dans le cadre de la convention signée avant-hier avec l’Union européenne pour la remise de contrats de subventions aux associations activant pour la protection et la valorisation du patrimoine culturel algérien.
Existant depuis 2003, la fondation Le paradis du connaissant a dû attendre jusqu’en 2007 pour avoir son agrément. La fondation est née sous l’impulsion et la réflexion de cheikh Khaled Bentounès, guide spirituel de la confrérie soufie Alawiya qui est aussi le président d’honneur de cette fondation. Abdellah Benhabib, vice-président de l’association Djanatu Al-Arif a indiqué que «notre association s’étend sur tout le territoire national avec 14 bureaux à son actif. Nos locaux dans la ville de Mostaganem représentent une grande ferme étalée sur 7 hectares. La fondation travaille en grande partie sur l’éducation des enfants avec 4 crèches plus une école préscolaire mises à la disposition des parents au niveau national. Plus de 400 enfants y sont déjà inscrits», fera savoir A. Benhabib, avant de poursuivre : «Nos actions se traduisent sur le terrain sur plusieurs fronts. Nous organisons régulièrement des ateliers de sensibilisation au développement durable pour les enfants, des formations pour les jeunes aux techniques écologiques respectueuses de l’environnement dans différents métiers. Nous travaillons beaucoup pour la réinsertion des jeunes exclus du monde du travail. On les reforme aux fondamentaux du travail et on les recrute. Ils sont rémunérés au smic pour faire du maraîchage biologique. À la fin de leur formation, un diplôme, le ceqam, Certificat de Qualification d’Apprentissage aux Métiers leur sera délivré en partenariat avec la formation professionnelle. Cela leur permettra par la suite de monter leur propre entreprise d’autant plus que grâce à ce diplôme, ils seront soutenus par l’Agence Nationale de Gestion du Micro-Crédit (ANGEM)», nous explique M. Benhabib.
L’association est aussi très active dans le domaine culturel. Des colloques, séminaires et conférences, des universités d’été, de printemps, club de printemps, sont organisées auprès des enfants et des jeunes. La fondation a organisé le Festival de la Journée mondiale du vivre ensemble, en partenariat avec le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme. Un événement qui s’est tenu au mois de novembre dernier où la signature du protocole pour l’instauration du Prix Emir Abdelkader pour la promotion du vivre ensemble et de la coexistence pacifique en Méditerranée et dans le monde a eu lieu, sous l’arbre de Derdara, à Ghriss, Mascara (lieu où toutes les tribus firent allégeance à l’Emir Abdelkader). Cet acquis est le fruit d’un partenariat avec le programme MED 21 qui regroupe un bon nombre d’universités du bassin méditerranéen. La fondation a également organisé le congrès international féminin pour une culture de paix «Paroles aux femmes» à Oran en octobre 2014 dont l’une des recommandations phare a été de demander à l’ONU de décréter une journée mondiale du vivre ensemble. Une pétition devant récolter 1 million de signature est lancée sur internet.
«La protection et la valorisation du patrimoine immatériel de Mostaganem sont une priorité pour nous», fera savoir A. Benhabib.
Ce responsable dira que la fondation a en son siège un centre d’archives qui compte plus de 75 000 cartes postales relatant l’histoire du monde arabe ainsi que des centaines de manuscrits (héritage de l’Emir Abdelkader et des Zaouiate.
Tout l’héritage de la zaouya Al Allaouia est mis en valeur et géré pas l’association qui se veut un carrefour d’échanges auprès des jeunes et des experts dans le domaine du vivre ensemble.
«Nous avons restauré quatre des plus vieux quartiers de Mostaganem qui ont été classés au patrimoine universel» a-t-il précisé. Par ailleurs, pour revenir aux projets que Djanatu Al-Arif devra réaliser dans le cadre de la convention avec l’UE, son action se traduit par le renforcement, la valorisation et la protection du patrimoine culturel algérien par la sensibilisation des acteurs nationaux, le développement du savoir-faire de la construction traditionnelle à travers la formation qualifiante et l’insertion socioprofessionnelle des jeunes.
La création d’un comité de pilotage pour soutenir le projet de la réhabilitation du vieux Mostaganem est aussi de rigueur.
Ces projets importants resteront pour les futures générations.